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L’avance en mouvement

L’avance en mouvement.

C’est vrai que depuis longtemps je m’intéresse à l’avance à mettre dans le tir de chasse. Sa valeur, son estimation. Mais il y a un détail que l’on ne peut pas passer sous silence et j’ai trouvé intéressant de le souligner. Le mouvement du tireur. Par définition c’est l’oiseau qui le dirige. Rapide s’il est proche, plus lent en fonction de son éloignement. Donc si l’on parle du mouvement et du swing, il faut bien considérer qu’il est en grande partie responsable de l’avance que vous mettrez devant l’oiseau.

 

 

Ce que j’ai voulu montrer au travers de mes tableaux c’est de pouvoir visualiser l’importance de l’avance en fonction de la distance de tir, grâce à la mémoire visuelle. Il s’agit d’avoir des éléments de repère dans l’espace du tireur, là où il n’en a pas. Mais il faut comprendre aussi que l’incidence du mouvement, les bras bien dégagés du corps pour avoir une rotation du buste plus facile qui balaie devant la cible est capitale.

 

Les pieds bien campé sur le sol et un peu décalé l’un par rapport à l’autre, les genoux légèrement fléchis. Quand on swingue un oiseau ou un animal, en général c’est qu’il est proche. Sa vitesse pour le tireur est bien réelle et il faut réagir au quart de tour. On a donc très peu de temps pour évaluer quoi que ce soit.

On tire dans le mouvement, et en général il se fait vite et bien. Il doit être rapide mais fluide, sans déséquilibre. Le tireur doit donc s’entrainer à avoir un bon mouvement. Pas de saccades, ni de fébrilité, un bon épaulement et une bonne montée du fusil, bien en ligne.

 

 

Si on part bien derrière l’oiseau, qu’on le souligne bien et que l’on tire dans le mouvement, sans s’arrêter bien sûr, on est sûr de le dépasser et d’être dedans. Si possible !

Il ne faut pas hésiter, en début de saison, à s’entraîner chez soi, devant la glace à épauler montée – descente – circulaire – rentrant. Il y a aussi le skeet, parfait pour se mettre en jambe, et se remettre à niveau après la période estivale. Et n’oublions pas aussi le bras. Ce bras qui guide, qui pousse ou tire le mouvement. Pour ma part j’ai toujours été plus efficace sur le bras qui pousse (gauche-droite) que celui qui tire droite -gauche). Pourtant je suis droitier. Toujours un peu plus lent, je ne sais pas pourquoi !

Pour le tir plus lointain le mouvement s’effectue d’une façon plus lente puisque la cible se déplace avec une vitesse relative plus lente. Ce qui est souvent trompeur pour le tireur. On a un peu plus de temps pour évaluer l’avance à mettre, son importance pour que la balle ou les plombs soit au rendez-vous.

Je ne doute pas que chacun ait ses trucs pour faire en sorte de bien tirer. L’efficacité certes mais aussi l’élégance. Je veux parler du style des tireurs anglais qui n’ont pas leur pareil pour tirer bien, haut et beau, avec une tranquillité et un flegme extraordinaires. C’est beau à voir, et ça tombe en plus, net et sans bavure !

 

 

 

Parfois il arrive qu’en tirant on sache déjà que l’on sera derrière. Surprise, fatigue, gêne, le fait est là. Derrière… Une plume qui tombe et c’est tout ! L’œil et le cerveau connaissent ce défaut, mais cela arrive et c’est comme ça. Cela se passe en une fraction de seconde.

Trop vite c’est devant, pas assez c’est derrière. C’est d’ailleurs ce qui arrive le plus souvent aux tireurs non expérimentés.

Donc il faut reconnaître que mes méthodes aident à mieux étalonner l’avance de son tir mais ne résolvent pas la question du mouvement.

Là, à chacun son problème et ses trucs pour bien faire.

Par exemple je ne connais pas beaucoup de tireurs qui soient capables de s’arrêter en plein « coup de feu » pour regarder ses voisins tirer. Comment font-ils ? Comment sont-ils ? Quelle position, quelle attitude ont-ils ? Je suis sûrement un des rares qui ait fait ça assez souvent dans des battues de rêve par curiosité ou par fascination.

 

Ne pas hésiter à esquisser même un pas de danse !

 

S’arrêter de tirer pour voir les autres le faire et comment ? Regarder leur tir, leur position, leur mouvement. Pendant ce temps-là je laissais passer « mes oiseaux ». Mais j’ai tellement appris. Savoir regarder les autres faire bien ce que l’on a envie de bien faire c’est fondamental.

 

 

Laurent Bertin – HBS

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